Les renversements magnétiques et la dérive des continents |
Les renversements magnétiquesAprès que la lave en fusion émerge d'un volcan, elle se solidifie sous forme de roche. La plupart du temps, il s'agit d'une roche noire que l'on appelle basalte, qui est légèrement magnétique, comme le fer venant de la fusion (dont Gilbert avait déjà noté le processus). La magnétisation de cette roche se trouve être dans la direction de la force magnétique locale au moment du refroidissement.Des instruments mesurent cette magnétisation du basalte. C'est
ainsi que, si un volcan a produit beaucoup d'écoulements de lave
pendant une période ancienne, les scientifiques peuvent analyser
les magnétisations des différents écoulements et de
là déduire la variation locale de la direction du champ magnétique
terrestre dans le passé. De façon surprenante, cette procédure
nous montre qu' à un certain moment dans le passé de la Terre,
la magnétisation était dans la direction opposée
à celle d'aujourd'hui.
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Veuillez noter: Ce site reçoit régulièrement des questions sur les renversements. Cliquez ici pour reçevoir quatre de ces questions et leurs réponses : four of those questions. |
La magnétisation du plancher océanique
L'étendue de ces mesures aux océans, vers 1960, révèla une différence surprenante. Sur le plancher océanique, la magnétisation était ordonnée, arrangée en longues bandes. Les bandes sur le plancher de l'océan atlantique, en particulier, semblaient toutes parallèles à la "dorsale médio-atlantique". Il s'agit d'une crête volcanique courant plus ou moins du nord au sud (avec quelques zig-zags) à mi-chemin entre Europe-Afrique et Amérique. Cette crête est marquée par des points centraux de tremblements de terre et par des îles volcaniques, ces lieux furent récemment explorés par des sous-marins de recherche scientifique, qui ont pû observer des effusions de lave sortant de son sommet.
Non seulement les bandes étaient alignées le long de la dorsale centrale, mais aussi leurs structures et leurs distributions semblaient symétriques des deux côtés de cette dorsale , disons que si une paire de bandes étroites s'observait à une distance précise à l'est de la dorsale, la réplique de cette paire s'observait également à l'ouest à cette même distance.. L'expansion du plancher océaniqueCet étonnant point de vue fut expliqué en 1962 par Lawrence Morley (dont l' article fut rejeté par les journaux scientifiques de l'époque parce que trop hardi) et par Drummond Matthews et Fred Vine. Ils proposaient, tous les trois, que le plancher océanique était en mouvement constant, s'écartant de la dorsale centrale de 2,5cm par an.Comme les "plaques" de chaque côté s'écartent, la
lave émerge du centre, se solidifie et "mémorise" le champ
magnétique qui prévaut à cet instant. Le basalte
nouvellement formé colle aux plaques et suit ainsi le mouvement
des plaques (une partie vers l'Europe et l'Afrique, une autre partie vers
l'Amérique) .
Si le plancher océanique se déplaçait, les continents attenants subiraient ce déplacement, comme Wegener l'avait envisagé. Or, la grande différence semble maintenant être que plutôt que d'évoluer à travers un demi-fluide sur lequel ils flotteraient, les continents chevaucheraient en fait des "tapis roulants" dans ce fluide. Ce sont les "plaques" qui émergent à mi-océan et s'effondrent (au moins dans certains cas) dans de profondes fosses océaniques, come celles du Japon ou de la Mer des Caraïbes. La science qui étudie la croûte terrestre s'appelle la "tectonique", le processus décrit ici est l'essence même de ce que l'on appelle la "tectonique des plaques", par le fait que la croûte terrestre est constituée de plaques distinctes qui sont en continuel réarrangement, transportant parfois avec elles des continents ou des parties de continents. Le mouvement dans sa globalité est en effet conduit par la chaleur interne de la Terre. La plaque pacifique qui borde la Californie, par exemple, est en rotation lente, tout en se déplaçant vers le nord. La presqu'île de Californie est attachée à cette plaque, cette bande se déplace aussi vers le nord, mais la grosse masse continentale ne se déplace pas. La jonction entre les deux plaques, où l'une glisse par rapport à l'autre, suit en partie la fameuse faille de San Andreas : San Andreas fault.
Prochain arrêt: La magnétosphère
D'autres lectures:En 1996, le Geological Survey (USGS) américain publia un livre: "This Dynamic Earth" de W. Jacquelyne Kious et Robert I Tilling. Ce livre est entièrement sur le site en cliquant ici. Il raconte, de façon claire et avec les illustrations, l'histoire de la tectonique des plaques bien mieux que dans ce site, notamment en cliquant ici. |
Auteur : David P. Stern, earthmag("at" symbol)phy6.org
La traduction française a été réalisée à l'initiative de
Joseph Lemaire (joseph.lemaire("at"symbol)oma.be), de l'Institut d'Aéronomie Spatiale Belge (IASB), et grâce aux
collaborations de Pascale Cambier (pascale.cambier("at"symbol)oma.be) du BUSOC
(pour la traduction et la dactylographie) et de Hervé Lamy (herve.lamy("at"symbol)oma.be)
de l'IASB (pour la relecture et les corrections).
Dernière modification : 20 décembre 2002